Les vertébrés ne peuvent plus être utilisés dans les exams conduits pour le développement et le contrôle qualité des produits d’hygiène personnelle, des cosmétiques et des parfums au Brésil. L’interdiction, en débat depuis plusieurs années au parlement fédéral, est finalement venue du nouveau gouvernement Lula through une résolution (Resolução No 58/2023) du Conseil nationwide pour le contrôle de l’expérimentation animale (Concea – Conselho Nacional de Controle de Experimentação Animal), un organe collégial rattaché au Ministère de la Science, de la Technologie et de l’Innovation (MCTI).
La mesure s’applique aux produits dont l’innocuité et l’efficacité des formules et des composants a déjà été prouvée. Pour les autres, la norme impose le recours à des méthodes alternate options. Selon Kátia de Angelis, coordinatrice de Concea, 40 méthodes alternate options sont actuellement reconnues par le conseil.
« Nous avons des méthodes reconnues pour évaluer la toxicité cutanée through une peau artificielle, ou l’irritation des yeux through une cornée artificielle. Ces méthodes alternate options nous permettent de conserver notre autonomie pour étudier de nouveaux ingrédients, ceux issus de notre biodiversité, en Amazonie par exemple, et sans utiliser d’animaux ou éventuellement un très petit nombre d’animaux », explique-t-elle.
Kátia de Angelis souligne également que cette avancée met le Brésil en accord avec les plus récentes législations internationales en la matière. Aujourd’hui, plus de 40 pays dans le monde ont déjà interdit les exams sur les animaux en matière de cosmétiques : les États membres de l’Union européenne ou en Amérique latine dans des pays comme la Colombie, le Mexique, le Guatemala. Le texte brésilien ne prévoit toutefois pas d’interdiction d’importation des produits testés à l’étranger.
Le texte approuvé en décembre dernier lors d’une réunion de Concea a été signé le 28 février dernier par la Ministre de la Science, de la Technologie et de l’Innovation, Luciana Santos et est entré en vigueur le 1er mars 2023.
À la fin de l’année dernière, le Sénat fédéral avait approuvé un texte similaire avant de le transmettre à la Chambre des députés. En plus de l’interdiction, le projet prévoyait des mesures d’inspection et un plan stratégique d’adoption des méthodes alternate options.